Dans ce troisième tome de La Passe-miroir nous embarquons immédiatement pour l’arche des sens. La routine n’existe pas avec Christelle Dabos : Les fiancés de l’hiver et Les disparus du Clairdelune sont très différents de La mémoire de Babel. Une recherche qui se transforme en mission d’infiltration, une bibliothèque très inquiétante, une tension à son comble… Bienvenue sur Babel !
Auteur : Christelle Dabos
Genre : fantasy – jeunesse
Résumé
Presque trois ans après la fin de son aventure sur le Pôle, nous retrouvons une Ophélie assez déprimée qui vaque tant bien que mal à ses occupations sur Anima. Heureusement, l’arrivée inattendue d’un ami va lui permettre de s’échapper et de se rendre sur Babel sous une fausse identité. Ophélie tout à fait consciente du fait qu’elle doit utiliser ses connaissances acquises lors de sa lecture du Livre de Farouk et de sa rencontre irréaliste, se lance à la recherche de Thorn. Son courage et sa détermination sans faille vont-ils suffire ? Quand Ophélie réalise que toutes les informations concernant le passé ont également disparu sur cette arche un nouvel objectif s’ajoute à sa liste : devenir coûte que coûte une virtuose pour infiltrer le Secrétarium.
Avis
Nous débarquons sur l’arche de Babel, bien différente d’Anima et du Pôle. Une fois de plus, Christelle Dabos a fait preuve d’une grande imagination pour nous embarquer dans un troisième univers très particulier. Ici le climat est extrêmement chaud et humide, et l’arche est elle-même divisée en plusieurs morceaux. Elle me fait un peu penser à l’Afrique du Nord et surtout à l’Inde, notamment à cause de son fonctionnement et du système des castes. La vie sur Babel est très codifiée et il existe une norme vestimentaire stricte : notre Ophélie va d’ailleurs vite être déboussolée.
L’univers de l’auteure est tellement intéressant et original que je m’attendais à découvrir un peu plus les particularités de l’arche des jumeaux. J’imagine qu’il aurait été compliqué de faire à la fois évoluer l’histoire de cette manière et de faire du tourisme sur Babel juste pour nos beaux yeux. Malgré cela, La mémoire de Babel est pour moi totalement à la hauteur des deux romans précédents. Il apporte cependant plus de questions que de réponses, et c’est sans parler des bribes de mémoire et du mystère créé autour de l’enfant ! Christelle Dabos est un génie. Ma crainte est de ne pas avoir, à la fin du dernier tome, de réponses à toutes les questions, tant elles sont nombreuses. Malgré une intrigue complexe et des rebondissements toujours au rendez-vous, cet univers sur Babel est tellement différent de celui du tome 2, qu’enchaîner les deux tomes est presque trop dépaysant, un vrai régal.
J’en viens à me demander si nous ne pourrions pas espérer qu’un jour l’auteure nous fasse l’immense plaisir de découvrir les autres arches…

En attendant, je guette patiemment la sortie de La tempête des échos en format poche pour finir ma saga. L’attente est terrible. Ceux qui ont patienté deux ans avant la sortie du tome 4 : comment avez-vous fait, avec une telle fin ? Ce dernier tome est disponible depuis fin novembre 2019 en grand format. Il a suscité tellement d’émotions mais aussi de déceptions ! J’ai hâte de le lire afin de me faire mon propre avis. Même s’il y a un risque que je sois déçue par un final inattendu je sais que j’apprécierai grandement le choix de l’auteure, quoi qu’il arrive.
Si vous n’avez pas lu cette saga n’hésitez pas à laisser un commentaire pour nous faire savoir si elle vous intrigue. Si vous avez lu ce tome je vous invite à nous dire ce que vous en avez pensé !
En bref
Un beau dépaysement
Les + : Nous finissons le roman avec encore plus d’interrogations qu’au début
Les – : Certains personnages secondaires absents nous manquent
Divers
Publication : 2017
Extrait de La mémoire de Babel
Ophélie abrita ses lunettes du soleil lorsqu’il lui fallut pencher la tête en arrière pour embrasser du regard la tour du Mémorial. Sa taille était si écrasante, son dôme en verre si éblouissant qu’on aurait dit un phare destiné à éclairer le monde. La petite arche qui lui servait de nichoir était d’une proportion ridicule en comparaison ; il paraissait complètement fou d’avoir reconstruit au-dessus du vide cette moitié de tour qui s’était autrefois effondrée. Des centaines de singes bondissaient sur les lianes entortillées autour des pierres sculptées, puis disparaissaient dans les nuages environnants.
Ophélie s’avança sur le parvis jusqu’à être engloutie dans l’ombre du mémorial. La statue décapitée était là. Elle se tenait exactement comme sur la carte postale, juste devant les grandes baies vitrées de l’entrée.
– C’est ce que vous cherchiez ? demanda Ambroise.
Elle ne répondit pas immédiatement. À présent qu’elle contemplait cette statue de près, l’évidence lui sautait aux yeux.
La mémoire de Babel